Arthur
Barbier mal rasé
 Date d'inscription : 22/07/2009
Humeur : [tu kite e tɔ̃be amuʁø]
 |  (#) Sujet: Pause littéraire, musicale, cinématographique, ... Lun 22 Aoû 2011 - 22:30 | |
| __ Afin de mettre à profit cette pause, j'ouvre ce sujet auquel même les morts peuvent participer. Évidemment, la partie en elle-même ne doit absolument pas être évoquée sous aucun prétexte. Vous pouvez me poser des questions sur Proust ou tout ce qui vous passe par la tête, ou ce que j'ai pu déjà évoquer, ou sur un trait particulier d'un personnage qui vous intrigue.  J'espère que pour le moment vous parvenez, ne serait-ce qu'un petit peu, à entrer dans l'univers proustien. |
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Murollatem
Sorcière empoisonnée
Date d'inscription : 31/08/2010
| | (#) Sujet: Re: Pause littéraire, musicale, cinématographique, ... Mar 23 Aoû 2011 - 11:54 | |
| Simple commentaire de néophyte vu que je n'ai jamais lu Proust:
J'ai lu les RP et je trouve que cela crée clairement une ambiance avec en plus les morceaux de classique.
Coté perception cela fait un peu liaisons dangereuses un peu niaises et surannées.
C'est assez touffu, dense comme style littéraire surtout que tu laisses les extraits en monoblocs sans retour à la ligne.
De longues phrases qui forcent la concentration mais qui étoffent la scène et les personnages comme si les sens étaient exacerbés.
Je dirai que j'ai l'impression de lire du Kant littéraire au point de vue concentration. Ce n'est pas du Marc Levy ! :p
Je me demandais pourquoi tu avais associé les personnages aux rôles du jeu: j'imagine qu'il y a des raisons liées à leurs histoires ou leur traits de caractère.
Ex: Pourquoi la princesse de Launes est-elle la voyante ? Juste parce que tu aimes beaucoup ce personnage ?
Ou pourquoi Elstir (monsieur Biche) est-il juste un SV ?
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Arthur
Barbier mal rasé
Date d'inscription : 22/07/2009
Humeur : [tu kite e tɔ̃be amuʁø]
| | (#) Sujet: Re: Pause littéraire, musicale, cinématographique, ... Mar 23 Aoû 2011 - 12:21 | |
| Merci beaucoup de me lancer une bouée de sauvetage
Effectivement, comme j'ai déjà dit, Un Amour de Swann est un îlot à part dans la Recherche. Il permet au narrateur (qui disparaît entièrement de ce flash-back, en effet le récit passe à la troisième personne) de voir les erreurs un peu niaises comme tu dis commises par Swann (attends la fin, c'est succulent), et ce afin de ne pas les reproduire par la suite avec Albertine. Swann est en quelque sorte le père spirituel du narrateur (qui n'est pas Proust), sauf que ce dernier se détachera du caractère stérile de Swann vis à vis de l'Art (Swann ne termine même pas sa thèse sur Vermeer).
Les extraits que j'ai sélectionnés sont assez courts et pourtant permettent une compréhension globale de l'œuvre. J'ai un petit penchant pour le "monobloc", on me le reproche souvent, mais je pense que c'est juste un effort à faire : dans les bouquins, il n'y a pas de sauts de ligne ! Ça me permet aussi de voir si vous avez vraiment envie de lire ou pas.
Marc Lévy --> 
Tout à fait, j'ai eu beaucoup de mal à associer les personnages avec les rôles, ça me fait très plaisir que tu me poses cette question car j'y ai beaucoup réfléchi.
Pour les quatre loups-garous, cela s'est imposé d'office. Mme Verdurin est devenue la louve résistance car malgré tout son soi-disant déni de l'aristocratie, elle devient par la suite (dans le Temps retrouvé, le dernier tome), comble de la décadence de l'aristocratie, la princesse de Guermantes en épousant le prince de Guermantes. Elle est toujours présente partout, depuis qu'elle a créé son petit clan, et réussit à s'élever au sommet. Odette de Crécy est devenue la louve insondable car Swann ne parvient pas une seule fois à percevoir ce qu'elle est vraiment : une femme qui voit d'autres femmes, une femme entretenue par les hommes, une femme qui le trompe en permanence 
La princesse des Laumes est très belle, intelligente, cynique, distribue les rôles à chacun, s'appelle Oriane, devient duchesse de Guermantes, règne en maîtresse parfaite, a ses favoris, est très lucide sur la société dans laquelle elle évolue et sur les personnes "qui en valent la peine" : nécessairement, elle était voyante 
J'ai voulu donner à la marquise de Cambremer les moyens de sa vengeance, car dans Un Amour de Swann, deux personnages (que vous pouvez deviner peut-être ) se moquent de son nom 
Le baron de Charlus devait être l'ancien (il est surnommé "Mémé" par certaines personnes qui lui sont proches), il traverse la Recherche, résiste à de nombreux quolibets, est l'héritier d'une famille pure souche et pourtant se fait connaître sous son titre le plus 'récent', celui de baron. Il est grandiose (et un peu centré sur sa personne).
Je voulais que Charles Swann soit un personnage de protection pure, prenant sous son aile Odette par exemple, ou lui-même quand il faut ; il peut ainsi se protéger de ce qui va lui arriver par la suite, il n'est pas qu'un naïf, et peut créer la surprise.
La princesse de Parme est une arrogante, elle est très snob. Comme elle organise des soirées et sélectionne donc les invités selon son goût du moment, elle convenait très bien en chasseur testamentaire.
Les autres personnages ont été mis Simple Villageois un peu par défaut ... Certains n'ont pas de rôle significatif (la tante du jeune pianiste par exemple), mais monsieur Biche, même s'il n'est pas très important dans Un Amour de Swann, le devient par la suite : il est Elstir, le peintre. Il y a trois créateurs imaginaires chez Proust : l’écrivain Bergotte, le compositeur Vinteuil et le peintre Elstir. Les œuvres de Bergotte et d'Elstir apparaissent de manière très épisodique. Par contre, les œuvres de Vinteuil, la Sonate et le Septuor, traversent toutes la Recherche, que ce soit par de véritables analyses de plusieurs pages ou quelques fragments. Les références à l’œuvre de Vinteuil se trouvent dans Un amour de Swann, A l’ombre des jeunes filles en fleurs et La Prisonnière. Elles jalonnent l’évolution psychologique des personnages : dans la relation amoureuse de Swann et d’Odette, dans celle du Narrateur et d’Albertine. De fait, elles balisent la découverte par le narrateur de sa vocation d’écrivain, de la nature de la vraie vie et de la récupération du Temps par l’œuvre littéraire. - Murollatem a écrit:
- Simple commentaire de néophyte vu que je n'ai jamais lu Proust:
La partie est conçue pour des personnes n'ayant pas lu Proust ! C'est une approche. Autrement, vous vous embêteriez, pour rester poli - Murollatem a écrit:
- du Kant littéraire
Pléonasme ? ^^ |
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