Le BAC de philosophie a commencé ce matin à 8h ...

Spoiler:

En général, les sujets sont plutôt basiques et attendus (particulièrement ceux de L). En ES, un sujet innove un peu, celui qui évoque les désirs naturels, même si j'ai peur que ceux qui le choisissent partent dans du grand n'importe quoi. Même chose avec "Serions-nous plus libres sans l'Etat ?", surtout en période électorale. Les S héritent encore de cette connerie de "vérité", que seuls les philosophes parviennent, laborieusement, à définir ... Le sujet n'est, de plus, pas si évident que cela.

Arthur a écrit:

* Que gagne-t-on en travaillant ?

Oh, un sujet d'ES qui s'est perdu ^^

Arthur a écrit:

* Travailler, est-ce seulement être utile ?

Marronnier spotted. Un sujet "facile". Le genre de sujet où une bonne régurgitation de cours assure le 11.

Arthur a écrit:

* Peut-il exister des désirs naturels ?

Arthur a écrit:

* Serions-nous plus libres sans l’Etat ?

Arthur a écrit:

* Avons-nous le droit de chercher la vérité ?

Sujet casse-gueule par excellence. Là comme ça je l'aborderais sous plusieurs angles (attention, souvenirs vieux de dix ans), dans le désordre (j'ai pas trop le temps de vous pondre un plan, là, tout de suite) :

Spoiler:

Arthur a écrit:

En général, les sujets sont plutôt basiques et attendus (particulièrement ceux de L). En ES, un sujet innove un peu, celui qui évoque les désirs naturels, même si j'ai peur que ceux qui le choisissent partent dans du grand n'importe quoi. Même chose avec "Serions-nous plus libres sans l'Etat ?", surtout en période électorale. Les S héritent encore de cette connerie de "vérité", que seuls les philosophes parviennent, laborieusement, à définir ... Le sujet n'est, de plus, pas si évident que cela.

Au bac (ES 2002), j'ai eu le sujet suivant : "Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ?" et je ne suis pas partie dans du n'importe quoi
Plus sérieusement, j'aime beaucoup ce genre de sujets...ça m'a toujours fascinée, mais ne me demandez pas pourquoi...
Le sujet "Serions-nous plus libres sans l'Etat ?" est de loin celui que je préfère... Il me rappelle mon unique 17 en philo, sur un sujet très similaire. Il faudrait que je dérouille ma mémoire, mais je suis sûre que je serais encore capable d'en faire quelque chose d'honorable.

Franchement, une cuvée sympa.

*part vomir*

Moghedien a écrit:

Franchement, une cuvée sympa.

Oui, je suis d'accord.
J'aimais beaucoup les sujets sur le désir aussi, on pouvait y exprimer pas mal de choses, et j'avais eu un magnifique 19 avec un tel sujet.

Pour la vérité, c'est vrai que Descartes doit intervenir à un moment où à un autre. Je suis d'accord pour ta fin de copie, mais tu dois bien définir la vérité auparavant, et ça m'a toujours posé problème. Je suis sorti du lycée en ne sachant pas ce que c'était, et en prépa où nous avions encore la notion de vérité par le biais des sciences, je n'ai pas plus compris. Je ressortais bêtement que la vérité se définissait comme l’adéquation entre un concept et son objet.

Oui oh ça va, j'ai eu 16, c'était déjà pas mal ^^ (pour une dissert' faite en 2h30 - j'aime préciser ce détail, allez savoir si je me la pète ou pas ^^)

En ES, on ne m'a pas trop embêtée avec la vérité, et les sciences/l'expérience n'ont été abordées qu'en comparaison avec les sciences de l'homme (un ennui mortel). Donc je n'en sais pas plus que toi. J'ai simplement un ressenti, qui est qu'il n'existe pas UNE vérité absolue et immuable. La vérité est subjective et circonstancielle. Enfin j'crois.

Citation :

Les S héritent encore de cette connerie de "vérité", que seuls les philosophes parviennent, laborieusement, à définir ... Le sujet n'est, de plus, pas si évident que cela.

Ah tient, j'ai surement pas votre niveau, mais je plussoie ton commentaire. Et je trouve que comme d'hab en S, ils sont pas aidés, sachant qu'en lycée les sujets sont encore bien "recrache moi le cours sans dévier" par rapport au supérieur.

Sinon en flash,

Vérité propre à chacune de nous ET construite collectivement : plusieurs verité

verité scientifique : science expérimentation : un concept est "considéré valide" tant qu'on a pas prouvé qu'il était faux. et par conséquent on doit pouvoir refaire l'expé et avoir le même résultat aussi.

sachant que le cnrs a enfin reconnu que l'on observais pas l'univers (directement objectivement), mais que l'on construisais des représentations de l'univers au travers de notre organisme perceptivo-cognitif.


verité croyance : alors là ... euh plus que moral, je dirais orientation (le choix d'une religion, le choix d'une vocation) et donc conscience

je plussoie donc descartes

J'aurais pris : "Serions-nous plus libres sans l'Etat ?". Parce que le concept de liberté, c'est quand même plus intéressant à traîter que le désir ou même le travail si on veut parler sérieusement deux minutes.

Tu rigoles ? Le désir est un sujet très sérieux, si on veut bien le voir sous un autre angle que son sens commun (perverti).
Ceci étant, j'avoue que les sujets sur la critique de l'Etat, c'était mon péché mignon.

Sauf que le désir, ça concerne uniquement l'individu alors que la liberté concerne tout autant l'individu qu'un groupe social entier et les interactions entre les deux; c'est un enjeu intemporel.
Le désir, c'est mignon mais je trouve que c'est d'un intérêt plus limité en fin de compte.
Enfin, je respecte les opinions de chacun, je fais un peu de provoc'.

Et qu'est-ce que tu fais du désir de liberté ?

Il ne concerne que toi en propre. L'Etat agit sur tes libertés, non pas sur tes désirs. (Aux dernières nouvelles)

Hum... sans hésiter, je pars sur le désir. L'Etat et moi, ça fait dix milles, et les textes, je ne les comprends jamais. Voilà, choix résolu.
Plantage ? Assuré

Un monde sans l’État c'est Bambi au pays des bisounours.

Il dit ça parce qu'il est en période d'abstinence, ça amplifie son désir et donc il essaie de faire comme si ce n'était pas important. Sinon "l'Etat est la réalité en acte de la liberté concrète" !

Moi je pense que le désir est l'un des principaux moteur de la vie d'un individu, certes, mais ça reste surtout quelque chose qui nous forge face au reste du monde. C'est un moteur social évident et on ne peut pas limiter le désir à son point de départ. Faut regarder vers quoi il est tourné et ce qui l’empêche d'avancer. L’État peut bloquer des désirs ou les motiver. Ca fait un super sujet je trouve. =O

Descartes POWAAAAAAAAAAAAA !

C'est un thème des plus passionnants, et j'avoue que j'aurais aimé passer la philo cette année !!

Arthur a écrit:

Il dit ça parce qu'il est en période d'abstinence, ça amplifie son désir et donc il essaie de faire comme si ce n'était pas important. Sinon "l'Etat est la réalité en acte de la liberté concrète" !

Oh ce soir, tu vas prendre... ♫

Vous chantiez ? J'en suis fort aise. Eh bien : dansez maintenant.

La philo.. La pire épreuve quand j'ai passé mon bac :-/
1h30 en salle sieste comprise, même pas une page recto verso, une note de 7 si ma mémoire est bonne.
Heureusement que la SVT et la physique chimie étaient la pour rattraper les matières littéraires

j'ai révisé durant l'année : 5, j'ai pa&s révisé durant l'année : 5.

Résultat 8 au bac...

Jamais rien compris, la plupart des trucs que le prof nous a enseignés relevait du bon sens et la plupart du temps j'y avais déjà réfléchi. Quand au fait de ne pouvoir énoncer mais de toujours s'appuyer sur des auteurs en les citant : sans commentaire...

Opeth a écrit:

Sauf que le désir, ça concerne uniquement l'individu alors que la liberté concerne tout autant l'individu qu'un groupe social entier et les interactions entre les deux; c'est un enjeu intemporel.

Bah je rejoins un peu Sylph : le désir et ce qu'on en fait régit pas mal nos vies au final. Du coup, je ne trouve pas inintéressant d'étudier ce qui motive nos comportements individuels.
Mais comme tu dis, chacun sa came.

Arthur a écrit:

Il dit ça parce qu'il est en période d'abstinence, ça amplifie son désir et donc il essaie de faire comme si ce n'était pas important. Sinon "l'Etat est la réalité en acte de la liberté concrète" !

Arthur a écrit:

Vous chantiez ? J'en suis fort aise. Eh bien : dansez maintenant.

You made my day.

JmenBaLeStix a écrit:

La philo.. La pire épreuve quand j'ai passé mon bac :-/
1h30 en salle sieste comprise, même pas une page recto verso, une note de 7 si ma mémoire est bonne.
Heureusement que la SVT et la physique chimie étaient la pour rattraper les matières littéraires

Hé, 7 pour même pas 2 pages, c'est pas mal du tout ! J'ai une copine qui a eu 7 (la moitié de sa moyenne de l'année, poor her) pour 8 pages. C'est un bon retour sur investissement

@Elzen : j'aurais sans doute préféré avoir tes cours de philo que les miens : un catalogue de théories, sélectionnées de façon vaguement partiale et à peine organisées en un ensemble cohérent. Ma prof était totalement amorphe, inintéressante, on passait tous nos cours à gratter gentiment, parce qu'elle avait tellement peur de ne pas tenir sa classe qu'elle préférait qu'on écrive pdt une heure, on était plus facile à gérer (et les redoublants faisaient leurs exos de maths, vu qu'elle faisait les mm cours à la virgule près d'une année sur l'autre). On a déduit qu'elle était platonicienne à la proportion de Platon dans le catalogue, mais de réflexion, il n'y eut point. Oh, du coup, c'était facile de pondre un plan de dissert : thèse/antithèse/synthèse et replacez le bon auteur au bon endroit.
Heureusement que j'ai pris sur moi de faire mon marché dans ce qu'elle nous servait et d'aller voir ce qui se disait ailleurs, sinon, la philo ne m'aurait strictement rien apporté.

La philo, c'est simple je suis tombée la mauvaise année et sur le mauvais correcteur.
J'avais 16.5 de moyenne toute l'année, 18 a mon bac blanc. J'ai fait un bon devoir, j'ai écrit 12 pages (j'écris un peu gros), mon prof a dit que j'avais fait le plan qu'il fallait et j'ai eu 9, comme tous mes autres camarades de classe. C'est simple on a tous eu 9/20 peu importe le sujet qu'on avait choisi...
En fait c'est l'année où le bac a été reculé d'une semaine mais où les dates de corrections n'avaient pas bougé. Et on a du tombé sur le prof qui avait décidé de mettre 9 à tout l'monde...
Bref mauvais souvenir, dommage car j'adorais cette matière mais je dois avouer que la note du bac m'a bien dégouté.

Cependant, le philo m'a beaucoup aidé pour la suite d mes études notamment dans la matière qu'on appelle "Domaine Littéraire et Artistique" dans mon BTS Audiovisuel où on fait de l'analyse et ce qu'on appelle des essais. Ca permet d'acquérir une facilité de réflexion et d'écriture. Il faut dire que pour la philo et pour la DLA plus tard, j'avais eu des supers profs passionnés, qui rendaient les matières passionnantes!

EDIT : C'est Maïlis qui écrit, mais j'ai oublié que j'étais connectée sur l'ordinateur de Nier...

Est-ce que je jette un pavé dans la mare si je dis que l'enseignement de la philo à des personnes de 17 ans, dans notre société actuelle, ça se révèle utile pour moins de 5% des élèves ?
Je veux dire que la philo ne doit pas être qu'un bête ensemble de connaissances de base plaquées dans les jeunes cerveaux - comme de vulgaires mathématiques - mais une ouverture à la réflexion tant sur le plan personnel que éventuellement avec les autres.
Or, comment peut-on parler quand on n'a rien vécu dans sa vie ?

On ne devrait jamais parler de philosophie dans sa vie avant d'avoir 30 ou 40 ans. Avant, c'est de la discussion de comptoir et ça ne sert qu'à se croire - et se montrer aux yeux des autres - capable d'avoir un discours pseudo-intellectuel.

Tu réduis la philosophie à l'expérience.
Je pense qu'on en a tout de même besoin, au moment où la majorité approche. Même si la plupart des jeunes ne retiennent pas grand chose, ils en retiennent un minimum.

Moghedien, ma prof de philo était aussi platonicienne aha ! Elle nous en a fait voir des belles.

Explique-moi comment on peut engager une opinion personnelle sur un sujet de philosophie sans qu'il n'y ait de rapport à sa propre expérience.

C'est là où on n'est pas d'accord ... Tu dois assimiler ce que les auteurs ont dit auparavant, tu dois comprendre ce qu'ils disent, et généralement tu trouves toutes les thèses possibles, donc ton opinion personnelle elle se dégage de ce que toi tu penses par le biais d'un philosophe. "Le moi est haïssable" ... On te demande de fournir un travail de réflexion, pas de te voir parler de la mort de ton chien ou de ta passion pour Truc. La philosophie, c'est avant tout la rigueur de l'esprit, et même si c'est voué à un certain échec, il faut que ton esprit soit éduqué le plus tôt possible.
Les écoles de philosophie, qui fleurissent depuis toujours, éduquaient des jeunes enfants, et ça se passait très bien. Aujourd'hui, les jeunes sont réfractaires à la moindre pensée, ou bien s'imaginent tout savoir et pensent pouvoir exprimer une opinion sur tout et n'importe quoi, le plus souvent avec aplomb alors qu'ils ne se rendent pas compte de l'énormité qu'ils disent. Après, on a besoin de l'école de la vie : seulement, cette école va du particulier au général, et peut être trompeuse. En allant du général au particulier, tu peux moins te comprendre et être plus ouvert et aimant. Là où je te rejoins, c'est que "l'amour de la sagesse" s'acquiert toute sa vie, et que tous (ou presque ...) le diront, la sagesse est allié à un océan de folie pour exister.

Opeth a écrit:

Est-ce que je jette un pavé dans la mare si je dis que l'enseignement de la philo à des personnes de 17 ans, dans notre société actuelle, ça se révèle utile pour moins de 5% des élèves ?
Je veux dire que la philo ne doit pas être qu'un bête ensemble de connaissances de base plaquées dans les jeunes cerveaux - comme de vulgaires mathématiques - mais une ouverture à la réflexion tant sur le plan personnel que éventuellement avec les autres.
Or, comment peut-on parler quand on n'a rien vécu dans sa vie ?

Je suis d'accord avec toi...jusqu'à la dernière phrase.
1) ce n'est pas parce qu'on a 17 ans (et qu'on n'est pas sérieux) qu'on n'a aucun vécu ;
2) il est toujours possible de se projeter : dans l'avenir, dans le passé, dans une situation.

Opeth a écrit:

On ne devrait jamais parler de philosophie dans sa vie avant d'avoir 30 ou 40 ans. Avant, c'est de la discussion de comptoir et ça ne sert qu'à se croire - et se montrer aux yeux des autres - capable d'avoir un discours pseudo-intellectuel.

Où s'arrête la discussion de comptoir et où commence la philosophie ? Vous avez quatre heures.
Une réflexion sincère, si elle est menée de façon imparfaite, relève-t-elle pour autant de la "discussion de comptoir" ?
Je pressens un début de discours élitiste... Attention, tu sais quel effet cela produit sur moi...

Arthur a écrit:

Moghedien, ma prof de philo était aussi platonicienne aha ! Elle nous en a fait voir des belles.

Nous, c'était Voyage au bout de l'ennui.

@Loupiote : effectivement, quand j'ai lu "Domaine littéraire et artistique" je me suis demandé ce que ça venait foutre dans une licence de bio.
()

@Arthur : "Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il le croit." Je sais, c'est hors contexte mais tu m'y as fait penser.

JmenBaLeStix a écrit:

La philo.. La pire épreuve quand j'ai passé mon bac :-/
Heureusement que la SVT et la physique chimie étaient la pour rattraper les matières littéraires

Oh que je suis d'accord avec toi. Je ne me rappelle même plus de mon sujet (mais je me souviens avoir parler de l'Eldorado de Candide donc ça devait avoir un rapport avec l'utopie), ni de ma note.

Quoiqu'en allant revoir les sujets sur internet, j'avais du avoir "Être libre, est-ce ne rencontrer aucun obstacle ?"... je ne sais même plus dans quoi je suis parti.

Opeth a écrit:

Est-ce que je jette un pavé dans la mare si je dis que l'enseignement de la philo à des personnes de 17 ans, dans notre société actuelle, ça se révèle utile pour moins de 5% des élèves ?

Absolument pas. Je ne me souviens absolument de rien de mes cours de philo appart que:
- j'avais cours en première heure de l'après-midi et notre prof aimait bien la vinasse et le pétard donc ça donnait des cours assez fun.
- on avait d'office 1 point en plus à nos dissert si on écrivait "Nietzsche" correctement.
- un karaoké sur les actes manqués
- ...

Bref, quand t'es en S, tu ne comptes de toute façon pas sur la philo pour avoir ton bac...surtout avec des maths coeff 9 à côté.

suis dac avec mogh sur euh, peut-être tout son précédent post^^'

J'aurais préféré de loi une histoire de la philo, que la matière en elle-même, bien que je sois sûr que bien enseigné (or c'est rarement le cas), cela puisse être intéressant. Cependant l'enseigenement de la philo ne devrait pas être dogmatique mais bel et bien juste nous ouvrir l'esprit à de nouvelles voies de réflexion, et donc les auteurs classiques devraient être certes la base et encore, mais non point l'essentiel de notre apprentissage/notation. A moins que cela ne se transforme en enseignement théorique.

Schrenki a écrit:

- on avait d'office 1 point en plus à nos dissert si on écrivait "Nietzsche" correctement.

C'est le seul nom à connaître, malheureux !