Ils n'étaient plus que cinq en bonne santé dans le lycée. La nuit avait une nouvelle fois pris possession de l'établissement, laissant libre cours aux deux agresseurs qui sévissaient encore.

Joanna n'était pas du genre à se laisser aller et à baisser les bras, mais la situation, quasi désespérée l'avait fait fondre en larmes. Elle s'était enfermée dans une salle de classe, tout en sachant très bien que cette mesure n'avait pas empêché d'autres agressions, et pleurait.
Elle avait envie de voir ses parents, qui pourtant l'énervaient d'habitude, envie de revoir son frère, envie de revoir ses amis, envie que Lola n'ait pas été agressé...

A quand remontait déjà l'agression de Lola ? Il lui semblait que le temps s'était arrêté, et que tout n'était plus qu'une succession confuse de jours et de nuits, sans que cela ne veuille vraiment signifier quelque chose.

Bien sûr, maintenant qu'ils n'étaient plus que cinq, Joanna avait affiné ses soupçons. Elle ne pouvait être sûre, mais elle pensait savoir qui étaient les deux coupables. L'avaient-ils sentis également ? Probablement, et Joanna savait qu'elle serait probablement la prochaine victime.

-Je me défendrai jusqu'au bout ! Se dit-elle, alors qu'elle était seule dans la pièce.



La jeune fille rattacha ses cheveux qu'elle avait laissé libre un peu, et remis son foulard qu'elle avait l'habitude de porter. Joanna savait qu'elle se jetait dans la gueule du loup, mais il fallait être fou, se dit-elle, pour penser une seule seconde qu'elle se laisserait sans rien faire.
Séchant ses larmes, elle chercha dans la pièce un objet qui pourrait lui servir d'arme. Elle ne vit rien qui pouvait vraiment l'aider, et se dit qu'elle devrait faire avec.

Elle ouvrit la porte de sa salle de classe, et commença à marcher dans le couloir plongé dans la pénombre.


Pour une fois, il ne lui semblait pas effrayant, non, au contraire. Pour la première fois depuis longtemps, Joanna se sentait maîtresse d'elle, elle prenait l'initiative, elle prenait les décisions.

Bien sûr, elle aurait pu demander aux deux autres qu'elle pensait innocent de venir l'aider, mais elle n'avait pas envie de les précipiter vers la gueule du loup. Non, Joanna voulait régler ça seule.
Elle s'arrêta devant une porte et y donna un violent coup de pied. Cette dernière s'ouvrit, rien avait été mis pour bloquer l'entrée, ce qui conforta Joanna dans son idée. Elle avait vu juste. Cependant, elle eut une surprise en regardant devant elle : la personne n'était pas seule, mais accompagnée de l'autre personne qu'elle suspectait.

-Je n'ai plus aucun doute maintenant.
-Félicitation, mais il est un peu tard, rétorqua une des deux.


Joanna entra dans la pièce, se sentant pris d'un grand élan de courage.

-Je m'en contrefous, croyez-moi bien, je compte me défendre.

Et avant qu'une des deux n'ait pu faire le moindre mouvement, Joanna pris la première chaise qu'elle trouva, et l'envoyer violemment devant elle, heurtant le visage d'une des deux personnes.
L'autre regarda la scène, stupéfaite par la force de détermination de Joanna. Voyant que sa partenaire était évanouie, elle se leva et se jeta sur Joanna, qui tomba au sol.
Joanna essayait tant bien que mal de se relever, mais son agresseur la maintenant violemment par terre, et lui frappait violemment le visage. Joanna sentit l'odeur du sang sur son visage. Tout son corps lui faisait affreusement mal. Allongée sur le dos, Joanna releva violemment son genou qui vint heurter son agresseur qui ne s'attendait pas à cette attaque. Profitant de cet instant, Joanna se redressa, prit une seconde chaise, et l'abatis sur la tête de son agresseur, qui s'écroula au sol.
Sa satisfaction ne fut que de courte durée. L'autre s'était à son tour relevé. Joanna s'apprêtait à lui sauter dessus, quand elle s'aperçut que celle qui était au sol lui tenait les jambes, cherchant à la faire tomber.
Avant que Joanna n'ait eu le temps de se sortir de cette situation, l'autre agresseur eut le temps de lui agripper son col, et de la plaquer contre le mur. Les deux se regardaient, se défiaient. Joanna savait qu'elle avait perdu, mais elle était fière de s'être battu jusqu'au bout. Elle cracha au visage de celle qui la retenait. Cette dernière ne manifesta aucun signe de colère supplémentaire. Elle nettoya son visage, puis celui de Joanna qui était recouvert de sang.

-La partie est presque gagnée...


Nier a été attaqué.


Rôle : Joanna
Affiliation : Villageoise

Le soleil s'était levé, et les eaux avaient commencé à diminuer. Les secours ne seraient pas là pour la journée, mais peut être demain.
Quoiqu'il en soit, il était trop tard pour espérer attendre les secours. En effet, Claire et Nini avaient été réveillées par les hurlements, plus proche de l'animal que de l'homme, de Julie et Madame Pinson qui rugissaient, oui rugissaient, de plaisir.

Les deux dernières rescapées étaient chacune enfermées dans une pièce, qu'elles avaient bloquées du mieux qu'elle pouvait avec des chaises, des tables.



-Il est inutile de se cacher, nous pouvons rentrer par la force, annonça Julie.

Un long silence s'installa. Les heures défilaient, la journée s'en allait encore. La nuit allait bientôt se lever à nouveau. Recroquevillée dans sa pièce, Claire demanda à travers la porte :

-Mais pourquoi, que voulez-vous ?

La seule réponse qu'elle entendit fut celle des rires des deux femmes. A croire que la jeune fille venait de délivrer une plaisanterie hilarante.

-Vous serez punie un jour, j'en suis sûre et certaine, répliqua Claire, énervée.
-Pas aujourd'hui chéri, cingla Julie.

Nini, dans son coin, ne disait rien. Elle pleurait, recroquevillée dans sa chambre.

-Bon, nous allons commencer par Nini. Après tout, c'était bien une peste, affirma Julie.
-Qu'est-ce que tu dis ? S'étonna Claire.
-Quoi ? TU n'étais pas au courant ? Enfin Claire, Nini ne voulait pas votre bien non plus. Bien sûr, elle n'est en aucun cas responsable de ce qu'il s'était passé, mais Nini voulait sortir du lycée seule... seule et sans vous. Elle jouait pour sa pomme, pas pour les autres.
-Ce n'est pas un jeu, répliqua sèchement Claire.
-Bref, j'en ais marre de parler à travers la porte. Nous allons te laisser tranquille pour aujourd'hui, mais ton tour viendra. Aujourd'hui, nous allons rendre visite à Nini.

Soudain, la voix de la petite fille se transforma

-Espèces de pauvres connes, moi au moins je n'ai jamais agressé personne.

Dans sa salle de classe, Claire eut du mal à en croire ses oreilles. Était-ce bien Nini qui parlait ? En tout cas, elle ne la reconnaissait pas, que ça soit sa voix, ses propos, son assurance... Un frisson parcourut l'échine de la jeune fille.
Alors qu'elle était en train de réfléchir, elle entendit soudain que les deux autres tentaient de défoncer la porte pour s'attaquer à la petite fille.
Prenant tout son courage, Claire tenta de désencombrer sa porte, afin de sortir et de venir aider Nini.

Mais l'action se passa à toute vitesse, en moins d'une minute, la porte avait été franchie par Julie et Madame Pinson qui déjà étaient entrées dans la salle. Nini se tenait droite devant elles, elle n'avait aucun endroit où se cacher. Elle affirmait une grande détermination. Ce n'était plus la petite fille, elle affichait un tout autre visage. Soudain, elle tenta de surprendre les deux autres et de foncer vers la porte qui s'était libérée, mais les deux femmes furent plus rapide, et parvinrent à l'intercepter avant la sortie...

Ilir a été désigné par les votes


Rôle : Nini
Affiliation : Indépendant roc