La nuit avait gagné les lieux, avait envahi le territoire, telle une menace réelle, qui au fur et à mesure que le soleil se dissipait, venait contrôler son territoire, venait provoquer tous les humains prisonniers du lycée, qu'une nouvelle fois, la "chose" qui régnait pouvait attaquer.
L-J avait beau avoir été démasqué, élèves et adultes se doutaient qu'il n'était pas le seul. Certains faisaient semblant d'y croire, pour se donner de l'espoir et le courage d'affronter cette nouvelle nuit.
La pleine lune régnait dans le ciel, imposant son règne pour une durée bien trop longue pour les innocentes victimes.

-Essayons de dormir un peu, et nous ferons des tours de garde, proposa Mario.
-Il faut au moins trois personnes qui montent la garde, pour être sûr que parmi le groupe il y ait au moins un innocent... Car j'ose espérer qu'ils ne sont pas plus de deux encore restants, suggéré Newton.

Tous approuvèrent l'idée, même le chat qui dans un miaulement sembla donner son accord.

Le sommeil gagnait les plus fatigués, qui malgré leur peur au ventre, tombaient dans les bras de Morphée. Sabine, Friedrich et Madame Pinson étaient les premiers à monter la garde.

Tout d'un coup un bruit étrange, comme un petit bruit de moteur, se fit entendre. Quelques élèves, au sommeil léger, levèrent les yeux. Claire, Pathy, Lola et Ludo se regardèrent surpris, ainsi que les trois qui montaient la garde, qui avaient également entendu le bruit.

-Qu'est-ce que c'est, murmura Claire pour ne pas réveiller les autres. On dirait que ça vient de l'intérieur du lycée.
-J'ai cru à un hélicoptère pour nous sauver au début, affirma Ludo. Mais en fait, par ce temps, c'est impossible de voler.
-Allons voir ce que c'est, proposa Lola, pendant que vous continuez à monter la garde.

Claire, Pathy, Lola et Ludo se levèrent et sans faire un bruit marchèrent en direction du bruit.
Après quelques minutes, Pathy crut repérer l'endroit d'où venait le bruit.

Le bruit vient d'ici j'ai l'impression, dit-elle en désignant une porte.



Mais la salle n'était qu'un vieux bureau laissé à l'abandon, mais cette vision ne fit qu'accroître l'angoisse des quatre lycéens. Ils reprirent néanmoins leurs recherches et remarquèrent que le son venait de la salle des professeurs. En entrant, ils découvrirent une vieille radio qui fonctionnait, et qui captait presque une fréquence.
Il ne fallut pas dix secondes à Ludo pour régler l'appareil et trouver la station.
-Je n'y crois pas, ça marche, mais impossible d'avoir du réseau, s'énerva Lola qui venait de vérifier son portable.
-Chut, on parle de nous ! S'enthousiasma Claire.

La ville est toujours en pleine inondation, et la tempête empêche les secours d'agir. Il est toujours impossible d'obtenir contact avec les 20 personnes restées bloquées dans le lycée, mais malgré l'inquiétude des parents, il est sûr que les provisions sont nombreuses pour que leur santé ne soit pas menacée.
Maintenant les prévisions météo, et la tempête empire, affirma le commentateur radio, sans se rendre compte à quel point ses mots avaient déçus les élèves qui écoutaient.
-Comment ce truc peut marcher sans électricité ? Le courant est coupé ! Demanda Claire.

Mais elle n'eut pas le temps d'avoir une réponse. Tout d'un coup, ils entendirent des bas arriver. Ils retinrent leur souffle, ils n'avaient aucune issue pour sortir, à part la porte. La poignée bougeait, tandis que la porte s'ouvrait lentement dans un grincement inquiétant... Les élèves crièrent, pris de panique, espérant que quelqu'un les entendrait.
-Mais enfin ? Qui a t-il ?! Demanda Monsieur Bryce, surprit. Nous venions voir ce qu'il se passait.
Derrière lui, Kyte accompagné de la petite Nini étaient venus voir, ayant été réveillé par le bruit de la radio.
-Rien, allons nous recoucher, proposa Ludo.

Le cœur des quatre battaient encore à la chamade. Ils s'étaient fait peur à s'aventurer ainsi dans la nuit. Ils regagnèrent tous les sept le village, et expliquèrent à ceux qui faisaient la garde ce qu'il s'était passé. Ils se recouchèrent tous.

La pluie tombait toujours, l'obscurité régnait encore, et la lune, brillante et angoissante, était encore tout en haut, dans le ciel.
Les gardes des élèves se succédèrent, sans problème, et peu à peu les premiers rayons du soleil apparurent.

Au matin, tout le monde était là... Rien n'était venu se passer durant ces heures si redoutées par les innocents... Rien ? A part la radio qui avait été retrouvée, écrabouillée. Elle avait été la victime de la nuit, qui serait la prochaine ?



Personne n'a été agressé cette nuit.

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